Le Temple de Bretagne

Le Temple de Bretagne

LE TEMPLE DE BRETAGNE : Ordre des Templiers, Église, Chapelles, Calvaires.

Cette petite localité était une ancienne « commanderie des templiers. » où les chevaliers revenant de Terre Sainte s’étaient établis pour protéger les passants contre les malfaiteurs embusqués dans les fourrés. Cet endroit était appelé : Le Temple Maupertuis (ce qui veut dire « mauvais passage »)

L’ordre religieux : L’ordre religieux et militaire fut créé à Jérusalem en 1118 par Hugues des Payens . Beaudoin II, roi français à Jérusalem leur donna comme demeure, l’ancien temple de Salomon, d’où leur nom de Templiers .La fondation fut officialisé en 1128 La congrégation des templiers se composait de trois ordres :
– les chevaliers d’extraction : les nobles
– les chapelains
– les servants Ces derniers étaient d’origine « honorable. »Tous les chevaliers sont à la fois moines et soldats, ils formulent des vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance au Pape. Ils s’engagent à veiller à la sûreté des grands chemins pour favoriser les pèlerinages en Palestine. Tous les religieux, en entrant dans l’ordre, après une année de noviciat, prêtent serment à Dieu, à la Vierge Marie et à Saint Jean Baptiste leur saint patron. Au jour de leur profession de foi, ils doivent ceindre l’épée bénie, porter l’habit et un long manteau blanc .L’insigne de l’ordre forme une croix rouge à quatre branches égales et fleurdelisées. Le culte de la Vierge Marie est en l’honneur à la fête de la nativité et à l’Assomption qui sont célébrées en grandes pompes, ainsi que la fête patronale de Saint Jean- Baptiste. Ils arrivent en Bretagne vers 1130 Les templiers s’installèrent très vite à Mauperthuis et acquirent en ce lieu assez d’autorité pour y obtenir de l’Evêque l’érection d’une paroisse. Un texte datant de cette période fait mention de leur établissement, le duc de Bretagne s’appelle Conan IV qui mourut en 1161 Un croisé nantais Philippe de Vigneux le 28 Août 1219 se trouvant en Palestine, au camp de l’armée assiégeant Damiette fit don à Dieu, à la bienheureuse Vierge Marie et à ses frères de la « milice de Maupertuis. », pour le salut de son âme, de tous ses droits de parcages et de ses usages lui appartenant. Ce document officiel est si authentique que les habitants du Temple Mauperthuis en bénéficièrent jusqu’à la révolution. Lors d’un procès en 1312, l’ordre est dissout les hospitaliers recueillirent leurs biens. Les hospitaliers de l’ordre de Malte avaient pour mission de soigner les pèlerins et les voyageurs malades. Le Temple Maupertuis est une annexe de la commanderie Sainte Catherine et Saint Jean de Nantes. En 1580 le commandeur de l’ordre demeurant à Nantes affirme avoir haute justice au bourg du Temple Mauperthuis et de jouir des droits de moulins et de coutumes. La cure et l’église lui appartiennent. Le domaine de la commanderie se compose au bourg : d’un bois de haute futaie, de terres labourables, de landes, de communs et d’un manoir : La Cour (maison noble située à l’emplacement de la nouvelle mairie) et d’un presbytère proche de l’église (bureau de poste actuel)

La révolution a spolié tous les biens de l’église. Au Temple, les décrets de spoliation eurent lieu le 19 septembre 1789 tous les biens furent vendus Le presbytère vétuste fut reconstruit 1798 Le noble Honoré Magouët religieux de l’ordre de Malte en prend possession. Quelques années plus tard, le clergé hérite de la grande maison qui se situe à l’angle de la rue des Fauvettes .Cette cure sera vendue après le départ du Père Chagnas en 1975.

Le Temple de Bretagne fut le nom adopté le 11 septembre 1897 par le sous- préfet de Saint Nazaire et fut approuvé par le décret présidentiel le 27 juillet 1898

Les templiers avaient pour lieu de culte la chapelle Notre Dame de toutes Vertus, patronne de l’ordre ; autour un petit cimetière et une petite fontaine très vénérée. La chapelle fut remaniée au XVème siècle.

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N.D. de Toutes Vertues
La Chapelle
En l’an 1710, le recteur A. Astruc, licencié en théologie, droit canon et civil a reçu à la chapelle l’honorable garçon Charles Bernard, âgé de 22ans, chirurgien sur les vaisseaux de Nantes, voguant sur les côtes d’Espagne en direction de l’Amérique. Son vaisseau « Le Diamant . » fit naufrage et s’échoua contre un rocher qui le mit en pièces. Le jeune homme fit le vœu de se rendre à la chapelle pieds nus et en chemise pour entendre la messe .Il fut délivré de ce naufrage grâce à une barrique qui lui permit de rejoindre la terre ferme. (Des descendants de sa famille demeurent toujours au Temple ). Ce miracle est illustré sur un des vitraux offert par la châtelaine du Thiémay commune de Fay de Bretagne, Mme Janvier de la Motte qui fit représenter son fils Louis Say (enfant de son premier mariage officier de la marine créateur de Port Say au Maroc). L’autre vitrail représente l’Assomption de Notre Dame entre deux anges dans les tons bleus ; il est aussi ornée des hermines bretonnes .Il a été offert par monsieur et madame Pouplard en Août 1890.

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De 1904 à 1916, le curé Georges Barbier manifeste une très grande piété à la Vierge Marie. Les premiers pèlerinages commencèrent à cette époque. De nombreuses processions partant de l’église furent organisées : fêtes Dieu – 15 Août – 22 Août (fête de notre Dame Mère de Dieu)… La chapelle connut d’importants travaux en 1959 entrepris par le Père Eugène Chagnas. La pierre rouge utilisée pour le sol et l’autel provient d’une carrière de Guémené-Penfao .La toiture et le crépi avaient été refaits quelques années au par-avant.

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Les statues classées
Trois statues sont classées : une Vierge allaitant l’enfant Jésus, Notre Dame de Toutes Vertus, et Sainte Anne. Les anciens racontent que les mères et les grand-mères venaient prier la grand-mère Ste Anne pour que les petits enfants marchent tôt et qu’elle les protège .Sur le mûr côté est, une jolie croix tout en bois est accrochée, elle provient de l’ancienne clinique de « l’Espérance. ».Elle a été remise au Père Chagnas quand les religieuses quittèrent les lieux. En 2005 Mademoiselle Pichon Joséphine fit don de la statue de Saint Corneille patron des cultivateurs pape en 305.Elle retrouve une place dans l’inventaire de notre patrimoine. Elle figure sur un registre paroissial datant du début du xxème siècle. Pendant quelques années, le pèlerinage du 22 Août n’a pas eu lieu. La messe y était célébrée de temps en temps aux beaux jours. En 1995, l’équipe d’animation paroissiale et le Père Victor Brosseau (curé) relancent ce rassemblement le 22 Août, à la joie des templiers. En 1996 le nouveau curé le Père Paul Guillet décide d’un rassemblent paroissial le 15 Août. Depuis les Paroissiens de Saint Luc de Bretagne se retrouvent à cette date pour une journée mariale : messe sur le parvis, l’après-midi chapelet et salut du Saint Sacrement.

En 2006 le propriétaire d’un calvaire situé au lieu dit la Croix Rouge décide d’en faire don à la paroisse .En novembre, l’équipe paroissiale et quatorze bénévoles déplacent ce calvaire pour l’ériger sur le parvis. Le terrain appartient à la commune, une convention avec l’évêché a été signée. La bénédiction officielle a eu lieu le 15 Août 2007 Au printemps 2007 : Les vieux bancs de la chapelle sont remplacés par des chaises.

Une autre chapelle dite rurale et privée, dédiée à Notre Dame du Bon Secours existait à l’entrée du bourg en venant de Nantes (sa situation approximative, en face le carrefour de Vigneux). Elle fut rasée bien avant la révolution. La statue de Ste Anne fut transportée religieusement dans la chapelle Notre Dame de Toutes Vertus ( Ste Anne est la patronne des bretons fêtée le 26 Juillet)

L’église St Léonard Jusqu’à l’aube du XVII ème siècle, la rue principale était vraiment une mauvaise voie étroite et tortueuse appelée aujourd’hui le chemin des Perrières. Ce chemin contourne par le sud, en demi-cercle, le bourg actuel. Sur ce chemin se trouvait La croix du Commandeur, les maisons de la Pionnerie (à l’angle du chemin et de la route de Saint Etienne) de l’autre côté de la route le relais du Pigeon blanc, la fontaine Moret. Après avoir traversé la route de Cordemais il continuait jusqu’à la chapelle et il se prolongeait par la rue nommée aujourd’hui les Courtillets qui amenait au village de la Mariaudais et à la Cour (la demeure des chevaliers). En 1602 le tracé de la route fut rectifié, suivant la voie actuelle.

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Eglise Saint Léonard
Le Choeur
L’église est vouée à Saint Léonard, patron des captifs. Des prisonniers des côtes barbaresques furent amenés au Temple ou plusieurs d’entre eux se convertirent et se marièrent …. La plus ancienne des cloches date de 1636. Elle fut classée en 1909 Ses donateurs se nomment Mr Jean Olivier et Mme Joubert .Son poids 116, 10kgs, son diamètre et sa hauteur sont de 59cm. Elle sonne en ré, elle est confectionnée de 78%de cuivre et de 22% d’étain « Eius Uxor DD Ecclesia sancti landidi anno domini 1636 . » ces mots figurent sur la cloche Après une chute, elle était fêlée et le restera de nombreuses années. En 1997 elle est remise en état, elle retrouve sa place dans le clocher le 30 Septembre de la même année. Jusqu’en 1830 l’église St Léonard est pauvre et petite, n’ayant qu’une simple nef, elle est entourée d’un cimetière. A l’intérieur, on y remarquait le maître autel, celui de Notre Dame et celui de Saint Jean Baptiste. Ces saints sont vénérés par les chevaliers de l’ordre de Malte. Au pied du mur de l’abside, à l’extérieur, un puits appelé « la fontaine St Léonard. ». Elle a alimenté en eau la population jusqu’à l’arrivée du service d’eau à la fin des années 1950. Dès 1823, l’administration communale décide de créer un nouveau cimetière situé aux limites du territoire communal, au nord- ouest du bourg. Il fut inauguré en 1826. Deux ans après les administrés votent le projet de réédifier la vielle église ou du moins de l’agrandir en construisant le porche et le clocher. L’exécution des travaux eurent lieu en 1830.On rapporte que la marquise de Trévélec connaissant la pauvreté de l’église avait fait un don généreux pour sa reconstruction ; que la duchesse d’Angoulême, passant au Temple avait laissé une offrande de 600francs. La première pierre de la construction fut bénite le 19 mai 1830, les travaux ne prirent fin que l’année suivante. Mr Augustin Berthelot des Vergers, curé de l’époque, eut la joie d’inaugurer ce sanctuaire remanié et rajeuni, dont son prédécesseur Mr Philippe Perrigaud avait pris l’initiative des réparations. Le 27 juin 1849, Mgr de Hercé, Evêque de Nantes vint bénir une cloche, baptisée Perrine, Emilie, Marie Caroline, qui eut pour parrain Mr Pitre Emile Gustave Sengstack et Mme Marie-Louise Caroline Corniau. Cette cloche pèse 360kg et a coûté 1978francs En 1859, il fut procédé à l’agrandissement de la tribune. Elle est avancée jusqu’aux premiers vitraux et repose sur deux piliers de bois. Cette avancée fut démolie lors de la restauration de l’église en 1963. En 1860, la sacristie ne servit plus de chambre pour les délibérations communales. La mairie (bibliothèque actuelle) fut construite huit ans après. 1864, sous le ministère de l’abbé Cotteux, fut construit un nouveau chœur à l’église. Les murs sont recouverts à mi-hauteur de boiseries ornementées. Au- dessus dans des niches on y plaça des statues : St Jean- Baptiste, St Pierre, Ste Anne, Le Sacré Cœur, St Paul, St Léonard, dans les Chapelles la Vierge Marie et St Joseph. Au cours des années d’autres statues : comme Ste Thérèse, Ste Jeanne d’Arc, St Antoine vinrent s’ajouter. Ces dernières furent enlevées en 1963, elles n’avaient pas de place dans ce nouveau décor. L’autel était également en bois orné d’une coupole au dessus du tabernacle, d’un retable ciselé avec un ange de chaque côté. Il a été offert par l’abbé Pouplard ordonné prêtre en 1871, né au Temple, mort en 1910. La chaire se trouvait appuyée au mur à l’angle du chœur et de la chapelle de St Joseph, elle ne possédait pas d’abat-voix. La Sainte- Table était en ferronnerie. Les vitraux furent offerts par Mme Fonteneau châtelaine au Chêne des Perrières. Lors d’une mission en 1957, les paroissiens offrirent à leur église, la reproduction d’un Christ du XIème siècle qui se trouve toujours au fond du chœur. La croix sur lequel il a été fixé fut réalisée par un artisan local Mr Roger Lebon. En 1963, nouvelle restauration de l’ensemble par l’entreprise Priez et Lillo de Nantes. Après avoir ôté les boiseries abîmées et piqué les murs, il fut décidé, en raison de l’aspect de la maçonnerie jusqu’alors cachée, de mettre les pierres en valeur par rejointoiement. Le chœur en marbre fut allongé jusqu’aux autels de la Vierge et de St Joseph. Les confessionnaux sont dissimulés dans les murs. La sonorisation de l’église est réalisée Des fonds baptismaux en marbre bicolore remplacent ceux du siècle dernier. Les tables mémorielles des guerres du XXème siècle prennent place sous le porche aménagé en oratoire avec un petit autel de pierre Après Vatican II , le Maître- autel est modifié par Mr André Monnier et des marches sont mises à l’arrière afin de célébrer l’Eucharistie face à l’assemblée. L’électrification des cloches est effectuée au début des années 1980. L’horloge continue de fonctionner avec un système à poids, elle sera électrifiée en 1997 au même moment que la remise en état de la cloche fêlée. La toiture a été entièrement refaite dans les années 1980 En 2000, l’année du Jubilé, l’équipe locale propose de réaménager le chœur. Le tabernacle est placé sur le mur du fond, un autel en bois est mis en place pour célébrer la messe en semaine. Un ambon confectionné avec un coffre à grains et les panneaux d’un vieux lit (don de Mme Gerbaud Marie), ainsi qu’un pupitre pour le célébrant. Ces travaux d’embellissements ont été réalisés par Mr Georges Bézard) 2005 Mlle Josèphine Pichon donne une statue de La Vierge Couronnée placée sur le petit autel en face des fonds baptismaux. Quelques richesses : un calice et une patène en argent massif – Offerts en 1774 par Mr de Cumont, Chevalier de l’ordre de Jérusalem, Commandeur de Nantes – pour servir à l’église du Temple Mauperthuis (archivés par les monuments historiques) Un bénitier et son goupillon en argent Quelques chasubles anciennes cousues avec des fils d’or Les calvaires :
La croix des Templiers : croix de pierre figée dans le sol dite « croix du commandeur (chef de l’ordre des hospitaliers de Malte), une charrette a brisé un bras. Elle se situe chemin des Perrières, l’ancienne entrée du Temple Maupertuis, près du le pré de la Justice. Aujourd’hui, elle figure sur le blason de la commune, entourée des hermines bretonnes
La croix devant la chapelle, jusqu’en novembre 2006, elle était placée au lieu dit la Croix rouge sur une propriété privée. Elle avait été érigée par Mme Marie Grellier en 1912. Elle a été donnée à la paroisse.
La croix en granit dite de reconnaissance devant la mairie, a été bénie 02/10/ 1886
La croix rue Louis Girard est une croix de reconnaissance, restaurée plusieurs fois (2005 et 2008)
La croix route de Vigneux, à gauche avant le pont. Cette croix est en fer forgé mise en place au début du XXème siècle, elle remplace une croix de bois.
– La Croix des brigands route de Laillé. Il est dit qu’après la déroute de Savenay, quelques vendéens trouvèrent la mort à cet endroit (1793 – 1800). Elle appartient à la paroisse du Temple de Bretagne dont les limites sont plus étendues que la commune.
Le calvaire paroissial érigé une année jubilaire en 1851 par l’abbé Jean Baptiste Cotteux qui avait reçu l’approbation de l’Evêque de Nantes Monseigneur Jean François Sercé. Son socle est en granit surmonté d’un bloc en pierre sur lequel est élevé une croix en fonte ciselée. En 2000 l’année du jubilé _ L’équipe d’animation paroissiale décide de sa restauration car il est devenu dangereux. Le Maire a mis les employés municipaux à contribution. La croix a été sablée et peinte. Le 12 Mars 2001 à 11h45, après la messe le Père Guillet procède à sa bénédiction. .

Tous ces calvaires étaient jadis honorés au printemps pour les rogations, certains étaient aussi fleuris pour les fêtes Dieu.